Sujet: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Mar 19 Aoû - 22:58
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Il ne saurait dire le nombre exact de jours depuis lesquels il se trouvait là. Une dizaine peut-être qui sait, Oski n’avait pas compté. Le Clos du Lys était devenu un refuge pour ce pauvre Perdu qui serait éternellement reconnaissant envers Yume et Fabiola qui lui avait permis de séjourner ici. Oui, tout ça malgré les tâches ingrates qu’on pouvait lui donner à faire. Le malheureux ne pouvait refuser et c’était son seul moyen de paiement en échange de l’hospitalité de la proxénète. Oski n’avait rien, pas de boulot, donc pas d’argent et logiquement pas de toit lui appartenant. Et si pour éviter de dormir dehors près des poubelles il devait répondre aux caprices des prostituées, le brun n’allait pas se montrer bien difficile. Les tâches n’était pas forcément dures, mais disons que celles-ci n’étaient pas reposantes non plus. Oski le exécutait pourtant toujours sans réellement broncher.
Et puis, il réfléchissait au fait de trouver un vrai boulot afin de pouvoir vivre de lui-même. Et ainsi cesser d’abuser de la gentillesse d’autrui. Ou de la pitié, qui sait. Cela lui importait bien peu désormais. Avec le temps, ce dernier avait fait connaissance avec quelques personnes travaillant au Clos du Lys, plus particulièrement Yume. Oui vous savez, la jeune fille qu’il a sauvé in extremis d’une agression? Il n’avait pas de raison particulière pour s’être rapproché d’elle plutôt qu’une autre. Quoique, c’était tout de même grâce à cette dernière qu’Oski avait un toit en ce moment, bien qu’il soit provisoire. Naturellement, ce dernier était plus à l’aise aux côtés de la jeune prostituée qu’une autre personne se trouvant au Clos.
C’est d’ailleurs pour cela qu’un beau jour, il s’était intéressé à son état, lui avait demandé ce qui n’allait pas. Oski n’était pas bête ni aveugle, ce dernier avait bien vu que la prostituée n’était pas dans son assiette. Sans aucun doute à cause de son boulot. Évidemment, elle lui avait dit que tout allait bien, avec ce faux sourire qui se voulait rassurant. Comment le savait-il? L’habitude et l’expérience. Lui-même faisait exactement pareil. Yume lui avait dit qu’elle sortait un moment, sûrement pour décompresser un peu. Et Oski, n’ayant plus de corvée à faire décida de l’accompagner. Une façon comme une autre de découvrir quelques recoins de Gefängnis, histoire qu’il ne se perde pas à chaque sortie qu’il faisait seul.
« Alors, où allons-nous? » Non pas qu’il se méfiait, il savait désormais que Yume serait incapable de faire du mal à une mouche. Mais, le brun était tout de même curieux de savoir où est-ce que cette dernière comptait se rendre. Sachant qu’il était sensé l’accompagner, ce qu’il faisait en ce moment même d’ailleurs. Le jeune homme ne se rappelait pas être déjà passé par ici et Dieu sait combien de temps il a passé à vagabonder seul dans ce monde. « Et aussi… T’es sûre que ça va? » La première réponse ne l’a pas satisfait. Pourquoi? Parce que c’était un mensonge et que n’importe qui aurait pu le remarquer. Néanmoins, il ne lui en voulait pas. La jeune fille ne cherchait pas à le prendre pour un idiot, c’est juste qu’elle ne voulait pas trop attirer l'attention. Enfin, d’après ce qu’il avait pu comprendre lui-même.
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Sam 23 Aoû - 2:15
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Du changement. Oui, il en avait besoin. Changer d’air, quitter le lieu de travail des prostituées qu’il ne connaissait pas plus que ça. L’atmosphère n’était pas des plus chaleureuses à son goût, lui qui se sentait légèrement seul entre ces quatre murs. Il ne s’était pas plaint une seule fois, sachant qu’il devrait s’estimer d’avoir rencontré des personnes généreuses qui on bien voulu l’accueillir, lui, un simple Perdu. Apparemment, Fabiola aussi, était ce qu’on appelait une Perdue. Pourtant, ça ne l’empêchait pas d’être extrêmement méfiante envers Oski qui s’efforçait de faire de son mieux en espérant finalement gagner sa confiance. Accomplissant toutes les tâches qu’on lui confiait en quatrième vitesse, ne touchant en aucun cas aux prostituées… Bref, il jouait l’employé modèle, celui qui ne commettait aucune faute et qui faisait et se contentait de ce qu’on lui donnait sans broncher. En vain. Que faire de plus? Il n’en savait rien et cela avait tendance à irriter le jeune homme.
Alors oui, une petite sortie ne pourrait sans doute pas lui faire de mal sauf peut-être si la jeune fille se faisait à nouveau agressée. Bien évidemment, si cela devait arriver, le brun interviendrait immédiatement. Néanmoins, ce dernier préférait éviter ce genre de situation car il y avait de grandes chances qu’il se reprenne à nouveau des coups et les risques de représailles n’étaient pas minces non plus. Que ce soit pour lui ou la jeune prostituée. Qu’il suivait docilement en ce moment même, tel un chien de garde. Car oui, Oski était à l’affût. S’il y avait bien une chose que ce dernier avait appris durant son court séjour en ces lieux, c’est que personne n’était jamais vraiment à l'abri. Bref. Passons. Les deux jeunes gens étaient finalement arrivés en ce lieu que Yume avait qualifié de joli. Et ça l’était.« Un nom assez étrange pour un fleuve. » Bien qu’en y repensant plus longuement, ça ne devait pas être bien mieux en Angleterre concernant les villes et autres.
Le jeune Jeremiah supposa que cet étrange rictus qui s’installa sur le visage de la brune était un sourire. Cela y ressemblait plus ou moins, il n’était pas sûr. Dommage, un véritable sourire était capable d’embellir même les visages les plus tristes. Enfin au moins, Yume affirmait que ça allait mieux et cette fois, ça n’avait pas l’air d’être un mensonge. Tant mieux de ce cas, ils étaient venus ici pour soulager sa peine après tout. Et accessoirement faire découvrir les environs au Perdu qui ne connaissait encore rien de son nouvel habitat. Pourtant, Dieu sait depuis combien de temps il y avait atterri. Elle s’était installée sur l’herbe tandis que son accompagnant restait debout, l’observant un instant avant de poser son regard un peu plus loin, s’intéressant longuement au fleuve. Silencieux. Observant le mouvement de quelques vagues peu conséquentes. Ne sachant pas spécialement que lui dire. « Qu’est-ce qui te tracassais? » Bon moyen d’engager la conversation. Ou de réduire à zéro la bonne humeur sans doute fragile de la jeune fille. Il fallait bien qu’il dise quelque chose, ce silence ne lui plaisait, mais alors pas du tout. Et puis, il fallait aussi savoir qu’Oski était parfois un jeune homme un brin trop curieux et que la raison du malheur de la prostituée l’intriguait. Bien qu’en réalité, il ait déjà une petite idée là-dessus. C’était juste histoire d’être sûr.
« Le travail, c’est ça? » Il ne savait pas ce que cela faisait de vendre son corps à des inconnus, mais il savait parfaitement que ça ne devait pas être agréable du tout. Et que, même à son époque, son monde, la prostitution était sans doute l'une des pires activités qu’une femme pouvait pratiquer. Enfin, les hommes aussi le faisaient, il ne fallait pas croire que c’était un métier exclusivement réservé aux femmes. Comme quoi, même lui, Oski Jeremiah le paumé originaire d’Angleterre pourrait vendre son corps au plus offrant et ainsi devenir un gigolo. Sauf que cette idée ne lui plaisait pas, autant rester à la rue et peut-être crever de froid qui sait. Trouver un autre boulot était aussi une solution et sans doute la meilleure. Eh bien oui, ce dernier n’allait tout de même pas rester toute sa misérable vie au Clos du Lys - quoique, qui sait s’il ne mourra pas jeune -. Le brun s’était assis à son tour, à une distance raisonnable de Yume, ne voulant pas la perturber d’une quelconque manière. Les mains appuyées derrière son dos, le jeune homme ferma ses paupières et pris une grande inspiration.
« Tu peux m’en parler tu sais. Je sais faire autre chose que la lessive et le ménage. » Ce n’est pas comme si écouter était la chose la plus difficile au monde. Pas besoin d’avoir un diplôme ou quoique ce soit d’autre pour y parvenir.
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Jeu 28 Aoû - 23:06
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
C’est ça, ferme les yeux Oski. Écoute et détends-toi, oublie un peu les tracas du quotidien. Cette nouvelle qui ne te convient guère. Ferme les yeux et écoute, découvre la nature de ce nouveau qui désormais était tien. Prends note de ses paroles, fais comme elle dit, tu ne le regretteras pas. C’est agréable, pas vrai? Si agréable et pourtant, le jeune homme avait choisi de gâcher ce moment en évoquant le travail. C’est de ta faute si elle a perdu son sourire, tu sais? Elle était sur le point d’aller un peu mieux, tu le savais ça? Et l’hésitation de la jeune fille indiqua à Oski qu’elle ne souhaitait pas en parler. Il avait compris, il n’était pas bête. Mais curieux, bien trop curieux. Elle pense, non elle veut penser à autre chose que le Clos du Lys ce qui avant un peu de recul était tout à fait compréhensible.
« Ouais sans doute. Désolé. » Tu peux l’être. Désolé d’être trop curieux, trop insistant. Alors tais-toi un peu, laisse-la tranquille. En fait, tu n’aurais peut-être pas dû venir, rester au Clos et travailler avec ardeur. Légèrement mal à l’aise, il avait dégluti alors que son regard ne se détachait plus de l’eau. Puis il s’était pincé les lèvres avant de laisser échapper un long soupir. « Ma famille me manque. » Simple, direct. Réplique sortie de nulle part, un visage crispé par la tristesse qui pourtant ne faisait pas face à la jeune fille. Elle n’était pas là pour déprimer et pourtant lui était sur le point de lui donner des raisons pour. « Je ne sais même pas s’ils vont bien. » Et c’était, oui, tellement pesant. Impossible d’avoir des nouvelles de ses proches, on se croirait presque à la guerre. Pas une seule fois il ne pose à regard sur Yume. Non, le sien est ancré droit devant avec son air mélancolique.
« Peut-être qu’ils ne savent même pas que je ne suis plus avec eux. » Qui sait. Peut-être qu’en arrivant ici, son existence dans l’autre monde. Comme dans un film. Au point où il en est, tout semblait possible. Mais, cette idée l’effrayait plus que tout. Ici, il n’avait personne. Il était seul et sans doute le restera-t-il. Un changement trop brusque, un environnement beaucoup trop différent pour qu’il s’y habitude rapidement. Peut-être même qu’il ne s’y habituera jamais. Ce serait tellement triste pour lui. Mais, bon nombre de personne s’en moquait alors ce n’est pas très grave. Non, c’est normal. C’est un Perdu après tout, il s’intègre ou il ne s’intègre pas c’est tout. C’est ce que le jeune Jeremiah avait compris en tout cas. « Je crois que c’est bientôt l’anniversaire de mon frère. » Et un rire lui échappe, un rire pathétique, un rire qui n’avait rien d’un amusement. « Je ne sais même pas quel jour nous sommes. » Mardi, peut-être mercredi? Si ça se trouve, c’était un samedi ou un dimanche. Il ne savait pas, il ne savait plus. Oski était perdu, Oski en souffrait. Ce dernier voudrait tellement rentrer chez lui, reprendre son ancienne vie au pire, mettre fin à celle-ci. Ce serait lâche, mais tellement plus facile. N’avait-il pas essayé de quitter ce monde avant d’arriver ici? Serait-il seulement allé jusqu’au bout? Maintenant, le Perdu n’en était plus du tout sûr. Et même si l’on considérait cela comme un acte lâche, il en fallait du courage pour commettre un suicide. Désormais, sans doute n’avait-il plus une once de ce courage. Pauvre garçon.
Finalement, il ose poser un regard sur la prostituée. Un sourire triste, un regard peut-être suppliant qui sait. Alors que la pauvre n’y pouvait rien. « Désolé. On est pas là pour parler de ça. » Pourtant il s’était confié le jeune homme, il avait ouvert une partie de son coeur, peut-être minime mais il espérait tout de même que Yume ferait de même. Car la curiosité et l’envie d’aider du jeune Jeremiah étaient sans doute bien plus fortes que lui. « Il fallait juste que ça sorte. Et c’est tombé sur toi. » Il ne la regarde plus désormais Oski. Ses yeux se sont de nouveau intéressés à l’eau, alors que ce dernier y plongeait doucement sa main, expirant longuement. Frissonnant en entrant en contact avec la Douce Danseuses.
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Sam 6 Sep - 1:03
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Tu parles trop Oski. Il s’en est rendu compte, sans doute trop tard. Il n’avait pas encore tout déballé, mais déjà une grande partie. Et maintenant, il se dit qu’il n’aurait pas dû gâcher encore un peu plus ce moment de tranquillité dont Yume désirait sans aucun doute jouir. Mais il devait s’exprimer à ce sujet, le plus tôt serait le mieux. Il aurait pu retrouver Capucine, peut-être au Paon Pervers. Mais, ne serait-ce pas de l’abus? Elle qui l’aidait à se reprendre lorsqu’il faisait des cauchemars ou des crises de panique, il n’allait pas non plus lui demander d’écouter ses malheurs. « Je ne pense pas qu’il y aurait autant de Perdus si quelqu’un savait comment quitter cet endroit... » À ses yeux, n’importe qui voudrai quitter cet Enfer et retrouver la vie bien plus facile ne comparaison qu’ils avaient dans leur monde. Même Oski qui avait sérieusement songé à se suicider ne désirait plus rien d’autre que de retrouver sa maison, sa famille. Hélas, c’était déjà trop demander. On ne cessera jamais de le lui répéter : faudra t’y faire mon gars, la vie est dure, la vie est une pute. Une expression assez déplacée sachant que la jeune fille qui se trouvait à côté… Enfin bref peu importe.
« Et toi, tu n’as jamais eu envie de quitter cet endroit? » Quelle drôle de question. Peut-être qu’elle ne connaissait rien de chez toi et qu’elle n’en avait pas grand chose à faire. Yume était peut-être du genre à croire qu’elle avait déjà bien assez de peine à avoir une vie potable ici pour avoir le temps de penser à un autre monde. Enfin, cela pouvait faire du bien de rêver un peu, surtout en connaissant la signification de son prénom. Peu de personne devait la connaître de toute manière. « Ici, c’est un peu triste… » Il passait ses journées à nettoyer, cuisiner et répondre aux caprices des prostituées du Clos. Ensuite, soit il rendait visite à Capucine, soit il retournait dans sa chambre sans échanger de parole avec qui que ce soit ni rien pour s’occuper. Ce n’est pas le genre de vie qu’un jeune homme âgé de vingt ans devrait mener. En tant normal, il serait entrain de poursuivre ses études afin de réaliser l’un de ses rêves, effectuer un métier qui lui plaît. Désormais c’était peine perdue.
Il ne la regardait plus désormais, les yeux posés sur le sol. L’air… Notalgique? Dans tous les cas, ce n’était pas du bonheur. Oski commençait franchement à avoir le mal du pays. « C’est beau, “dehors”. Il y a plein de choses et de lieux à découvrir. » Et là-bas, il avait une famille, des personnes qui pensaient à lui, s'inquiétaient pour lui, tenait à lui. Ici il ne s’était vraiment lié d’amitié qu’avec une personne et encore, ce dernier n’avait pas l’occasion de la voir aussi souvent qu’il le désirait. Souvent, les prostituées n’avaient pas le temps ni l’envie de discuter avec lui. Et donc, Oski effectuait son travail sans un mot, tel un muet. Il ne souriait pas, ne riait pas. Le brun broyait du noir, se demandait parfois ce qu’il faisait encore ici, dans ce monde. Que la vie ne lui fera jamais de cadeau et que si c’est pour souffrir toute sa vie, autant qu’elle soit courte. Sans qu’il n’ait vraiment eu l’occasion de sa jeunesse, mais peu importe. Il disait sans doute cela sur le coup, énervé, agacé par la fatigue et le travail à faire.
« Ma mère était une professionnel en cuisine. » Un sourire. Un changement de sujet soudain, sans doute involontaire. Mais, il fallait que cela sorte, Oski devait se vider l’esprit, peu importe l’ordre. Le jeune Jeremiah saisit une pierre et tenta de la faire ricocher sur l’eau. Loupé. Alors il retente, l’air un peu absent. Encore et encore alors qu’il regardait droit devant lui. N’osant apparemment plus poser ses yeux sur la jeune prostituée. « Je dois avouer que sa cuisine me manque un peu… » Non, énormément. Ce n’est pas que la nourriture du Clos n’est pas bonne, c’est juste que l’on est toujours mieux chez soi et un plat préparé avec l’amour d’une mère avait toujours plus de valeur et de goût. Finalement, Oski s’était tu un instant, trouvant lui-même qu’il parlait peut-être un peu trop, monopolisait la conversion et empêchait sans aucun doute Yume de décompresser en ce lieux. Pourtant, après quelques minutes de silence il finit par se tourner vers elle et lui adresser un sourire, sans doute triste. Il n’avait même pas remarqué que celle-ci s’était légèrement décalé et ça ne le dérangeait pas vraiment. Si cette dernière cherchait à l’éviter, il aurait sans doute fallu le dire tout de suite, Oski aurait évité de venir avec elle dans une tenue pareille. En plus, il ne tenait pas vraiment à ce que tout le monde débarque et se foutent bien sa gueule. « Désolé. Je parle trop, sans doute. »
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Lun 13 Oct - 21:18
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Égoïste, il ne pensait pas à ce qu’elle pouvait bien ressentir en l’écoutant se plaindre durant ces quelques minutes. Les mots sortaient tout seuls et apparemment, il ne cherchait même pas à y remédier. Si parler pouvait l’aider à se sentir mieux, le jeune homme ne voyait pas d’inconvénient à tenter le coup. Pauvre Yume, c’est sur elle que c’est tombé. C’est à cette pauvre fille de l’écouter se plaindre, ressasser un passée qu’il ne connaîtra sans doute plus jamais. Il ne s’agit pas là de pessimisme, juste de réalisme. Il n’existait aucun moyen pour quitter ces lieux et il doutait fortement que quelqu’un y parvienne un jour. Que c’est malheureux. Mais pleurer ne servirait à rien, se lamenter non plus. Pourtant, que faisait-il en ce moment même? C’était plus fort que lui, autant ne pas lui en tenir rigueur. Loin d’être aveugle et stupide, Oski déduit rapidement que la jeune prostituée pleurait. Aurait-il été blessant? Aurait-elle été émue? Peu probable, il n’y avait rien d’émouvant dans son minuscule monologue. Alors quoi? Serait-ce des souvenirs plus ou moins douloureux? Séparant ses lèvres, le brun s’apprêtait à lui demander si tout allait bien, lorsqu’elle prit finalement la parole.
Pour lui dire qu’elle n’a jamais rien connu d’autre que ce monde si triste. Alors il eut un pincement au coeur pour elle, bien que ça ne l’étonne pas plus que ça. Il s’en doutait déjà. Cela voulait donc dire que sa vie a toujours été aussi morose? Qu’elle n’a connu que très peu de moment de bonheur? Non. Elle avait connu le bonheur, elle avait eu une belle vie, il y a un moment apparemment. Pourquoi avoir troqué cette vie pour celle d’une pauvre prostituée? Ca n’avait aucun sens pour Oski, lui qui ne connaissait pas les circonstances de ce départ. Lui qui ne savait rien. Alors, il l’écoutait en espérant en savoir plus. En espérant la connaître un peu mieux. Il en avait marre de ce sentiment de solitude… Marre d’être un simple larbin aux yeux de tous. Sauf qu’il ne savait comment s’y prendre alors que la jeune fille pleurait. La toucher d’une quelconque façon serait sans doute une très mauvaise idée. « Tu voudrais y retourner..? » Question stupide. Évidemment qu’elle préférerait y retourner, quitter cette vie de merde pour enfin être heureuse.
« Je peux comprendre ce que tu ressens... » Parce qu’en y réfléchissant bien vous êtes un peu dans la même situation, non? Sensiblement différentes, mais cela n’avait pas d’importance. C’était tout aussi douloureux. « Mais tu sais… Tu pourras peut-être y retourner un jour. Penser ainsi te permettra peut-être de te sentir mieux... » Chose qui ne fonctionnerait sans doute pas avec toi, alors pourquoi avec elle? Bah, qui sait. Oski ne savait pas vraiment comment la réconforter alors c’était déjà ça. « Puis pleurer aussi, ça peut t’aider à aller mieux aussi... » Et il finit par poser une main timide sur son épaule, ne sachant vraiment pas que faire, comme s’y prendre de peur qu’elle s’indigne ou n’importe quoi d’autre de négatif. Tout ce qu’il voulait au fond, c’était se rendre utile autrement qu’en faisant le ménage et la vaisselle.
« Et je suis toujours là si tu as besoin de parler. On ne se connaît pas vraiment, tu ne me fais sans doute pas confiance mais bon… Je peux toujours écouter ce que tu as à dire... » Quelle piètre tentative pour se lier d’amitié. Disons qu’il n’avait pas l’habitude et que la timidité de la jeune fille ne lui facilitait pas la tâche. De toute manière, si Oski cherchait réellement la facilité, il aurait déjà abandonné la simple idée d’engager une conversation avec la brune. « Alors, il y a de la neige ici…? Je n’en ai pas vu… Pourtant j’ai quand même erré pendant un moment. »
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Ven 17 Oct - 0:43
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Ses doigts glissaient sur l’herbes, tandis que la jeune fille répondait à ses questions. Il n’avait pas retenu le rejet de celle-ci alors qu’il avait simplement tenté un geste sensé être réconfortant. Oski n’allait pas lui en tenir rigueur, après tout, elle ne le connaissait pas. Alors son geste était peut-être un peu déplacé. Était-il si effrayant que ça? Constituait-il une menace à ses yeux? Étant donné à quel point elle se méfiant, ce ne serait pas étonnant. Oski ne comprenait pas. Parce qu’il lui avait sauvé la vie et qu’égoïstement, il pensant que cette dernière lui était un minimum redevable. Allons Oski, tu ne pouvais pas lui en vouloir, tu ne savais rien de ce qu’elle a bien pu vivre. Alors il faisait un effort, n’en disait rien, se disant que tout ira peut-être mieux plus tard. Même s’il savait qu’il ne pourra rester éternellement au Clos. Alors il l’écoutait décrire son ancienne maison, là d’où elle venait, sans doute son Paradis actuel. Ça lui manquait, ça se sentait. En même temps, Oski ne pouvait que se montrer compréhensif. Il savait parfaitement ce que c’était, ce qu’elle pouvait bien ressentir. Sauf qu’elle avait une chance d’y retourner. Lui, aucune.
Dans tous les cas, ce qu’elle lui décrivait lui donnait envie. Le Clos n’était pas un taudis, mais il savait pourtant s’en contenter, bien qu’il ne se sente pas chez lui. Tout simplement parce qu’il ne l’était pas et qu’il ne le sera sans doute jamais. Et le triste monologue de la brune n’arrangeait pas les choses, elle qui s’exprimait de manière si enfantine. Oui, on aurait vraiment dit une petite fille. Il aurait bien dit que c’est adorable si le contexte était différent, plus joyeux. Là il se sentait mal, écoutait Yume malgré tout. Par respect. Par curiosité. Par intérêt. Pourtant, elle ne voulait plus en parler. Sans doute était-ce trop douloureux. Mais Oski voulait savoir, il voulait connaître un minimum le monde dans lequel il allait vivre désormais, aussi pourri et triste soit-il. Et surtout se rendre utile. « Pourtant, en parler un peu pourrait te faire du bien.. » C’est une façon comme une autre de faire comprendre qu’il lui offrait son aide. Espérons qu’elle comprenne et saisisse la main qui lui était tendue.
« Ce monde me fait peur. Je ne connais rien ni personne, je ne suis pas désiré. Mais je veux quand même avoir une vie. Une belle vie de préférence. » C’était peut-être trop demander pas vrai? On ne l’a pas envoyé ici pour qu’il trouve le bonheur, n’est-ce pas? Ce serait trop beau pour être vrai. Le jeune homme arrachait les brins d’herbe, le tordant entre ses doigts, fixant droit devant lui. Comme s’il n’osait pas lui faire face. « Je ne pourrais sans doute pas réaliser mes rêves. Sauver des vies, fonder une famille, avoir une grande et belle maison… Je ne serai peut-être même pas heureux. Mais j’espère et je veux pouvoir vivre. » Au mieux oublier le passé, ce qui était impossible. Alors autant s’y raccrocher, en faire une force. Il avait beau se dire ça, le jeune Jeremiah avait de la peine. Beaucoup de peine. C’était encore trop récent. Au fond, ce dernier pensait encore qu’il ne parviendrait jamais à s’y faire. Oski se tourna finalement vers Yume, lui adressant un triste sourire qu’elle ne verra sans doute pas. « Mais c’est peut-être trop demandé. »
Peut-être même mourra-t-il jeune, ce soir, demain, dans deux jour, dans deux semaines… De toute manière, son espérance de vie a gravement chuté, ce ne serait pas étonnant. Le plus tard sera le mieux, mais sans doute était-ce trop demander, encore une fois. « Puis je dois t’ennuyer avec tout ça... » Toujours à se plaindre alors que c’était à elle de se livrer. La jeune prostituée qui pleurait et qu’Oski ne savait comment consoler. Un contact quelconque était strictement interdit apparemment. Voilà qui est bien problématique.
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Mar 21 Oct - 18:48
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Tu ferais mieux de te taire Oski, apparemment elle n’en avait rien à faire de ce que tu pouvais bien lui dire. Peut-être parce que tu parlais trop à son goût, peut-être parce qu’au final, ta présence l’importunait plus qu’autre chose. Peut-être que tu aurais dû rester au Clos et continuer de travailler. Après tout, c’est là qu’était la place d’un larbin non? En plus, il faisait plutôt bien son boulot apparemment. Il le fallait bien pour séduire et garder la confiance de son hôte et ainsi bénéficier d’un toit un peu plus longtemps. Dire qu’auparavant il faisait partie d’une famille aisée. Dire que grâce à l’argent, tout le monde pensait qu’il ne manquait de rien. Le voyait aujourd’hui à récurer les chiottes d’un bordel. À tenter d’apporter son aide à une jeune fille qui n’en avait apparemment strictement rien à faire de lui. Qui pour prendre sa place? Le brun avait beau se sentir très légèrement vexé et invisible, il n’en fit pourtant rien à part lâcher un soupir, proche d’un grognement. Eh bien quoi? Tu allais faire la tête? Pauvre chou. Mais c’est qu’il aurait très bien pu rester là et la fermer tout du long que ça aurait été pareil.
Mais, n’était-ce pas un peu trop égoïste de se plaindre de l’inattention de la brune? Même si lui-même l’écoutait à chaque fois qu’elle daignait se confier. C’était rare, mais ça arrivait. Et dans ces moments-là, le jeune Jeremiah avait l’impression d’être une personne privilégiée alors qu’il en était loin. De toute manière, il finissait toujours par redescendre sur terre ensuite. Heureusement d’ailleurs. Bref. Oski avait jugé bon de ne plus rien dire à partir de maintenant. De toute manière, ce n’est pas comme s’il pouvait faire autre chose que se plaindre constamment. Sans un mot, il avait regardé la prostituée s’approche du bord, se pencher et admirer l’eau. Avant qu’elle ne commence à se déshabiller, apparemment sans gêne. Surpris, le brun n’avait pourtant pas pris la peine de détourner son regard. De toute manière, ce dernier avait déjà vu sa poitrine à découvert alors… Quoique, ce n’était pas vraiment une excuse pour lui permettre de la voir nue. Mais, peu importe.
Il l’avait aussi regardé plonger sans s’alerter. Pour lui, si elle s’aventurait dans ces eaux-là, c’est qu’elle savait nager. Pour sa part, il passait son tour. Le jeune homme n’aimait pas spécialement se baigner. Surtout pas après ce fameux incident. Mais voilà que tout ne se passait pas comme prévu. Oski savait reconnaître une personne en difficulté dans l’eau et il constata avec effroi que c’était le cas de Yume. Elle avait donc plongé en sachant pertinemment qu’elle ne savait pas nager? Qu’elle risquait de ne jamais atteindre le bord? Jeune inconsciente ou simplement suicidaire, il n’en savait rien. Et honnêtement, ce n’était pas le plus important pour le moment.
Lance-toi Oski. Elle a besoin d’aide, tu ne vois pas? Si tu vois. Qu’est-ce que tu attends? C’est la peur qui le paralyse. Une imagine encore bien trop nette dans son esprit. Il déglutit, inspire, expire. Paupières closes. Il plonge et nage, nage.
Et c’est par la taille qui saisit la jeune prostituée pour la ramener vers le bord. Et c’est l’adrénaline qui le pousse à braver sa peur, qui lui permet de ramener Yume saine et sauve. Mais c’est un soulagement hors du commun qu’il ressent lorsqu’il quitte l’eau, tandis qu’il reprend ardemment son souffle. Oski tremblait. Oski était en colère. « Putain, mais qu’est-ce qui t’as pris?! » Tu lui as fait peur, tu sais ça? Tu aurais pu mourir, tu sais ça? « Quelle idée de plonger la tête la première quand on ne sait pas nager!? » Oski n’a pas envie de revivre ça, tu sais. Il n’a pas envie que tu meurs. « Putain... » Il n’est plus en colère Oski, il est effrayé. Il en tremble encore, tu peux le voir?
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Jeu 6 Nov - 22:40
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Désolée, désolée, désolée. Tu pouvais l’être jeune fille. C’était bien la pire chose que tu aurais bien pu faire. Tu ne savais pourtant rien de ce traumatisme qui hantait le jeune homme depuis trop longtemps déjà. Peut-être aurais-tu été plus prudente si tu avais su? Peut-être t’en aurait-il parlé si tu lui avais démontré un peu plus d’attention? Peut-être que ça ne serait jamais arrivé. Malheureusement, vous n’avez pas eu cette chance. Et Oski tremblait, encore et encore. Il devait avoir l’air bien pathétique, pas vrai? Un jeune homme comme lui ne devrait pas perdre ses moyens aussi facilement, non? Oski ne répondait point, sans doute encore trop choqué pour dire quoique ce soit. Pourtant, il devra bien s’excuser de s’être emporté de cette façon. De lui avoir parlé d’une manière aussi rude. Mais pour le moment, le jeune Jeremiah ne pouvait s’empêcher de la penser une grande partie responsable et de lui en vouloir un minimum. Calme toi Oski. Tout va bien. Tout le monde va bien.
C’est ce qu’il aurait aimé penser. Mais lui, il n’allait pas bien. Pas du tout. Il ne souffrait pas physiquement, non. Mais voilà une chose qu’il n’aurait jamais voulu revivre. Serait-ce le karma? Le jeune homme qui ne croyait pas à ce genre de chose commençait désormais à douter légèrement. Aurait-il fait quelque chose de mal pour mériter tout cela? D’abord d’avoir été envoyé en ces lieux. Ce n’était pas vraiment le moment de se plaindre de ceci pourtant. Oski n’allait rien lui faire, il n’allait pas la frapper, il n’aller pas hausser un peu plus le ton. Il n’était pas son père, pas son frère, il n’était rien pour elle. Enfin, là, tout de suite il était tout de même l’homme qui lui avait sauvé la vie. Ce n’était pas rien. « Plus jamais... » Et qui es-tu pour lui dire ça? Qui es-tu pour espérer pouvoir l’empêcher de recommencer? Pour le moment, elle avait bien trop choquée pour retenter le coup de si tôt.
Paupières closes, il reprenait son calme, sentait son coeur ralentir progressivement sans réellement se rendre compte de la proximité avec la jeune fille. Et puis ce n’est pas dans un moment pareil qu’il allait se gêner ou quoique ce soit d’autre. Au contraire, il l’avait laissé faire sans broncher, comprenant qu’elle pouvait encore être sous le choc. Oui au final, la prostituée ne cherchait sans doue pas à se tuer. Juste que cette dernière n’a pas été assez prudente. Heureusement qu’Oski était là d’ailleurs. Celui-ci déposa d’ailleurs son propre vêtements sur les épaules de la brune qui devait sans doute être morte de froid. Puis il l’avait laissé reposer sur son torse, sans penser à une quelconque ambiguïté. Ce dernier jouait simplement le rôle d’un soutien.
« Désolé… Je me suis emporté... » Elle ne pouvait pas comprendre. Elle ne savait rien de cette fameuse histoire. Parce qu’Oski ne voulait pas en parler. Parce qu’Oski détestait en parler. Peut-être qu’un jour elle saura, peut-être qu’un jour il dira. Mais encore faut-il qu’il survive jusque-là. Rien n’est moins sûr. Le brun ferma ses paupières, expirant profondément, sentant toujours cette petite joue contre son torse. La pauvre. La chose positive, c’est qu’Oski n’était désormais plus persuadé que la jeune fille le trouvait effrayant. Il lui faisait peur, pas vrai? Enfin, peu importe. Là n’était pas la question. « Tu... » Il déglutit, inspire et expire. Et la voix légèrement tremblante, il recommence : « Tu as froid…? »
Sujet: Re: Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes ✘ Yume Mer 26 Nov - 22:20
« Parfois le chagrin est trop grand pour les larmes. »
Évidemment qu’elle ne voulait pas. Elle n’aurait de toute façon pas pu franchir le pas, pas vrai? C’est ce qu’il disait pour se rassurer, se convaincre qu’une chose pareille ne se reproduirait jamais sous ses yeux. Devra-t-il en parler à la mère de la jeune fille? Elle qui avait la chance d’en avoir encore une. D’ailleurs, le brun ne comprenait pas comment elle pouvait laisser la chair de sa chair pratiquer une occupation pareille. La prostitution. Oski ne pouvait s’empêcher de penser que ce boulot était extrêmement dégradant pour la femme et même les quelques hommes qui avaient le malheur de la pratiquer. À moins qui l’aient fait par choix, mais ça lui paraissait bien peu probable. Mais ce n’était pas à lui de juger après tout. Peut-être qu’ils n’avaient pas pu faire autrement. Il n’avait pas bronché lorsqu’elle s’en prenait violemment à ses vêtements. À vrai dire, il n’en avait pas grave chose à faire. Limite s’il ne le remarquait même pas. Ce n’est pas comme si elle lui faisait du mal ou qu’elle l’importunait. Et ce n’était en aucun cas à cause de la distance minime qui le séparait qui faisait battre son coeur de cette manière. Non, c’était juste la peur. Peut-être qu’elle ne comprenait pas pourquoi il se sentait si mal alors qu’il n’est pas celui qui a bien failli se noyer. Mais ça, c’est parce qu’elle ne connaissait pas toute l’histoire. Parce qu’Oski ne daignait la raconter à personne. Parce que personne n’avait besoin de le savoir.
« Moi ça va… Ca va... » Et pourtant il avait bien besoin de chaleur et de réconfort. Pas avec la manière où Yume était sensée exceller, non. Quelque chose de sincère, de réelle. Chose que cette dernière ne pourra sans doute pas lui procurer, étant donné la manière dont elle se méfiait de lui. Pourtant, là, tout de suite, la proximité ne semblait pas la déranger. Peut-être ne se rendait-elle pas vraiment compte qui sait. Alors tout ça, ce n’était pas volontaire? Jamais elle n’a voulu mettre fin à ses jours en choisissant la noyade? Ce n’était qu’un simple accident. Et heureusement que le jeune homme l’avait accompagné jusqu’ici, sinon Dieu seul sait ce qu’elle serait devenue. Sans doute ne serait-elle plus de ce monde, pauvre jeune femme qu’elle est.
Puis il inspirait, expirait profondément, tentant d’atténuer les battements de son coeur beaucoup trop rapide. Et ça commençait à devenir assez dérangeant. Puis il avait posé son regard sur la jeune prostituée qui justement, se permettait un commentaire sur la fréquence de ses battements. « Oui mais ça va allez…. Ca va se calmer… C’est juste… L’adrénaline... » Et la peur. Mais le jeune Jeremiah estimait qu’il n’avait nul besoin de le préciser car Yume devait déjà l’avoir remarqué. Qu’il se pissait à moitié dessus. Aaah quelle honte d’avoir perdu son calme aussi facilement. Oui, Oski avait honte, Oski aurait voulu supprimer ce moment-là de la journée. Il aurait voulu que tu se passes bien, il aurait préféré que la brune reste muette toutes la journée plutôt que de la voir se noyer. Mais bien évidemment, c’est trop demandé.
« On devrait rentrer maintenant... » Pour éviter que quiconque attrape un rhume et parce que le jeune homme ne voulait pas rester une minute de plus ici, au bord de cette eau meurtrière. S’ils pouvaient déguerpir d’ici le plus vite possible, ce serait génial. Oski en serait bien plus que rassuré. Disons plutôt soulagé, bien que ce soit sensiblement la même chose. « On risque d’attraper froid… Puis les autres doivent s’inquiéter pour toi aussi... » Les autres, celles que la jeune fille devait sans doute considérer comme des amis. Celles qu’Oski ne connaissait que de vu.