Ce sont des pas qui résonnent, des pas qui frappent contre le sol froid et dur du quartier noir. C'est une silhouette aux yeux écarlates qui traverse les ruelles, courant, sans s'arrêter. Elle perd son souffle, s'arrête et repart, fermement déterminée. Ce sont quelques notes, une mélopée qui s'élève petit à petit, qui s'envole de ses lèvres jusqu'aux oreilles des passants. C'est la livreuse du quartier noir, qui passe délivrer ce qui a été demandé. Les gens commencent à la connaître, à reconnaître les mélodies qu'elle chantonne alors qu'elle exécute sa tâche, remplit sa besogne, et se fait apprécier. Lisbet espère que cela continuera ainsi. Du plus profond de son coeur.
QuestionnaireDepuis combien de temps es-tu à Gefängnis ? ─ Cela fait maintenant quelques semaines qu'elle se trouve dans la prison. Pour être plus précise, deux ou trois. Elle a encore énormément de mal à se faire à de telles conditions de vie.
Pour quelle raison y as-tu été envoyé ? ─ Pour avoir trahi celui qu'elle aimait. Pour l'avoir abandonné, malgré tout ce qui les liait.
Es-tu réellement coupable ? ─ Elle l'a abandonné, en effet. Plus par peur que par pure cruauté. Mais en rien ses sentiments n'avaient changé, et l'autre n'était pas si innocent.
Comment te débrouilles-tu depuis ton arrivée ? ─ Son arrivée à Gefängnis était une catastrophe, mais au fil des jours, Lisbet a fini par trouver un endroit où vivre ─ peu décemment, certes ─ dans le quartier noir.
As-tu réussi à te trouver un petit travail, une petite occupation au sein de la prison ? ─ Elle est parvenue à se faire une place auprès des habitants en se voulant transporteuse, apportant paquets, objets divers ou encore messages à ceux qui en ont besoin ou en font la demande. Bien évidemment, une récompense est appréciée.
Que penses-tu de la monarchie des Maîtres, du bellicisme des Rafleurs, de la persécution des Chimères et des aspirations des Rêveurs ? ─ Lisbet se veut neutre, aussi neutre que possible, pour la simple et bonne raison que tous ces conflits la terrifient. Là ou la persécution des Chimères la désole, les fréquentes attaques des Rafleurs la font paniquer, de peur que le fragile quotidien qu'elle a peine à maintenir explose en morceaux. Elle trouve un intérêt légèrement plus marqué chez les rêveurs, de par leurs recherches, qui l'intriguent au plus haut point. Quand à la monarchie, bien qu'omniprésente, elle ne la dérange pas tant que ça, en revanche.
Profil psychologiqueC'est presque comme si tu ne m'avais jamais quitté.
Tu sais, plus j'y pense et plus je me dis que la vie à Gefängnis ne me change pas vraiment de l'enfer que je vivais. Cet enfer de solitude, ce purgatoire d'isolation dans lequel on m'avait jetée. Les chaînes, la cage, la muselière et les menottes attachées aux mains. Je n'avais pas de moyen de riposter, aucune chance de me battre contre ce monde qui avait déjà décidé de me jeter, de m'exclure. Alors j'ai appris tu sais, j'ai appris à construire des murs au fond de mon cœur. A m'élever une forteresse de pierre froide, à m'y barricader, fermez les portes et ne les rouvrez jamais. J'ai appris à faire grandir des ronces de jalousie envers les autres, à vouloir qu'ils disparaissent. J'étais seule dans ma détresse, mes mots n'étaient qu'acerbes injonctions. Je me suis voulue froide et distante, désagréable au possible. J'ai construit des châteaux de glace pour que mon cœur ne fonde jamais. Pour qu'il ne soit plus jamais mutilé. Parce qu'au fond, j'ai peur, plus que tout, d'être blessée. Et c'est quelque chose que, je pense, tu as très bien compris.
Tu m'as percée à jour. Tu es le seul à avoir réussi. Tu es le seul à avoir vu à travers ces grilles sombres, à les avoir ouvertes, sans autorisation, à avoir infiltré le plus profond de mon être. Tu as vu ce que tout le monde ignorait. Tu as rallumé les flammes, brandi la torche qui allait mettre cette façade à feu et à sang. Adieu, étendards de fierté; adieu, bannières de suffisance. Tu es le seul à avoir connu Lisbet telle qu'elle est vraiment. Réalises-tu? Tu t'en vantais, si souvent, d'être le seul à tout savoir de moi. Que derrière la méprisante Sorensen, ce n'est qu'une enfant, naïve et curieuse, qui se cachait. Une enfant qui avait peur d'être seule. Et tu as su, presque aussitôt, la chose qu'il me manquait cruellement.
Quelques mots et un peu d'attention, des palabres et de l'affection. De l'amour. Tu m'as apporté ce que je cherchais depuis si longtemps, avant de me l'arracher et de me transpercer le cœur. Et tu m'as laissée, blessée, encore plus seule qu'avant. Et c'est seule, que j'ai à nouveau embrasé ce feu d'isolation, que j'ai baissé les grilles une fois encore. Cette fois-ci, elles sont tissées de méfiance. Et pourtant, pourtant je ne peux m'empêcher d'aimer. Je les vois, ces parfaits inconnus, et mon cœur se met à vibrer, à battre la chamade. C'est une grande maladie, une folie, une obsession que je ne peux arrêter.
Parce qu'au fond des autres je te vois toi. Je vois leurs visages, et je te vois toi. Dans leurs gestes et leurs paroles, dans leurs yeux et leurs éclats de voix, je ne cesse de te voir.
Je n'ai jamais cessé de t'aimer, Aiden. Et c'est une chose que Gefängnis ne m'enlèvera jamais.
Biographie
HistoireLe ciel sombre au dessus d'elle lui rappelle, étrangement, la vie qu'elle avait avant. Sa vie, en dehors de ce monde étranger qu'est la prison, qu'est Gefängnis. Un monde dans lequel elle n'aurait jamais penser plonger. Et pourtant, lorsqu'elle y repense, il lui semblerait presque que peu de choses ont changé. Alors elle ferme, délicatement, ses paupières. Et se laisse tirer en arrière.
Skien ne lui a jamais paru plus chaleureuse que maintenant. La Skien de ses souvenirs, la ville où elle a passé la majeure partie de son enfance. Où elle est née, dans une famille marquée par des bouleversements constants. Des déménagements, Lisbet en a vu défiler. Que cela soit par simple envie, à cause de l'humeur changeante de ses parents, ou à cause du travail de son père. C'est d'ailleurs pour cette raison que la famille est partie à la capitale, Oslo, lorsque Lisbet avait 9 ans. Tant de mutations ont fini par mener la petite à se construire un cercle de relations quasiment inexistant, arrivant ainsi au collège sans amis, sans connaissances. Une tendance qui, fort heureusement pour elle, est bien souvent contrée par ses efforts. Lisbet veut vivre, veut s'amuser, alors elle fonce, elle file, voir tous ceux qui pourraient jouer avec elle. En vain. Des envies plutôt enfantines, pour une gamine qui n'a pas eu le temps d'en profiter en temps et en heure.
Les années passent, et Lisbet grandit. Elle se pare de sourires, pour oublier la solitude et les moqueries, les moqueries sur cette fille isolée dans un coin de la cour qui n'a jamais personne à qui parler. Bientôt Lisbet a 17 ans et elle ne fait, inconsciemment, que s'isoler de plus en plus, l'esprit divaguant à tort et à travers, oubliant toute concentration, perdant un certain nombre de points sur la grande majorité de ses notes. La jeune Sorensen dégringole et ne prête même plus attention à une potentielle remontée, ne parvient même plus à s'accrocher aux barres. Lâche prise.
Et puis il y a eu ce jour, ce jour pluvieux où elle a oublié son parapluie, oublié comme le reste, comme elle s'est oubliée elle même. Seule, mais cela ne semblait étrangement pas la perturber. La sensation, simple et éphémère, des gouttes d'eau frappant ses joues était quelque chose de particulièrement agréable. Du moins, c'est ce qu'elle pensait, jusqu'à ce que quelque chose vienne faire barrage entre elle et le déluge. Une ombre, une présence. Un garçon, aux longs cheveux noirs et yeux azurs.
❝Tu ne devrais pas rester comme ça.❞
Une voix un peu grave, un peu éteinte, mais surtout, plus que tout, emplie d'intérêt. Pour la première fois, c'est quelqu'un qui prête attention à elle.
❝Merci.❞
Elle répond, dans un murmure, trop surprise pour montrer quelque autre émotion. Un mot. Cinq lettres. Comme son nom. Aiden.
Aiden n'était pas d'ici, et ayant déménagé d'un autre pays pour venir jusqu'en Norvège, il n'avait pas spécialement d'amis non plus. Les autres semblaient l'éviter, de drôles de rumeurs traînant sur lui, et il était réputé pour visiblement porter malheur aux autres. Mais Lisbet, elle, s'en fichait. Il s'agissait de la première personne à avoir prêté attention à elle, une personne avec qui elle s'entendait à merveille. Et au fil du temps, au fil des jours, elle sentait, au fond d'elle, quelque chose qui brûlait. Quelque chose de différent. Quelque chose dont elle se doutait, presque comme une évidence. Elle tombait amoureuse. Non, plus que ça, plus que de l'amour. C'était une affection maladive, un besoin inarrêtable, une obsession. C'était cela, une obsession, un vide si immense qu'il n'y avait que cela pour le combler. Une relation au bord du malsain, quelque chose de parfait pour ces deux énergumènes.
Une relation qui a duré un an, presque jour pour jour. Qui n'avait, pourtant, pas de raison de s'arrêter. Et pourtant, c'est au creux du cœur de Lisbet que quelque chose clochait. Aiden devenait de plus en plus violent, de plus en plus étrange. Une flamme qui allume la lumière du doute au fond d'elle, qui fait vibrer son esprit de terreur. Elle tentait, par tous les moyens, de s'éloigner; sans succès. Il la retrouvait à chaque fois, au bord des larmes, seulement pour lui susurrer à l'oreille qu'elle est était sienne, et qu'elle ne pourrait jamais s'échapper.
Et elle en a eu assez. Assez de toutes ces disputes, de tout ce chantage. De tous ces mensonges, ceux qu'il tissait depuis le début. Mais Lisbet a un cœur faible, et la confrontation tourne vite à la catastrophe.
❝Fais ce que tu veux, Lisbet. Mais gare à toi si tu ne m'aimes pas.❞
Une simple phrase, un simple avertissement. Il lui avait fallu juste cela pour ranimer la frayeur au fond d'elle. Elle lui hurla à la figure, lui cria toute sa peine, toute sa peur, qu'elle voulait s'en aller, ne plus avoir rien à faire avec lui. Comme elle aurait voulu y croire.
❝Tu es une menteuse, Lisbet.❞
La phrase frappa, telle une épée traversant la chair, brusque comme un coup de canon. Une accusation, si vraie, si parfaite. Elle ne voulait pas le lâcher.
❝Si tu ne me reviens pas, alors sois maudite et disparais.❞
C'est son regard qui se trouble, l'organe dans sa poitrine qui vacille, des larmes qui roulent sur ses joues, et Lisbet qui s'enfuit dans le noir de la nuit. Qui revient chez elle, exténuée, s'enferme et pleure, pleure jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus de larmes à épuiser. Et elle s'endort, par terre, d'épuisement. Une nuit qu'elle aurait bien voulu oublier, emplie de cauchemars et de sa voix, la voix d'Aiden qui répétait, sans arrêt, "menteuse", "sois maudite".
Elle ne sortait plus de chez elle, de peur d'affronter la réalité. De voir Aiden à nouveau. Jour après jour, c'est ce cauchemar qui revenait, à chaque fois plus précis, plus obscur. Elle voulait oublier, tout, tout à propos de lui, son visage et ses mots, tout, tout. Des rires, les rires qu'elle a si souvent entendus jeune, les moqueries de ses camarades qui bientôt se mêlent à la voix d'Aiden et stop, stop, faites en sorte que cela s'arrête.
Et un jour, les ombres l'engloutirent. Des formes, squelettiques qui l'entourèrent, et une odeur si immonde qu'elle parvenait à peine à mettre un nom dessus. Des voix, des croassements, toujours, de plus en plus forts, vibrant dans ses oreilles, reflétées dans ses yeux. Et la seule chose qu'elle vit avant de perdre conscience, fut sa silhouette. Et ses yeux bleus lagons, perçant droit à travers elle.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, c'est un sombre ciel qui s'offrait à elle. Un chat, qui lui échangea quelques mots, avant qu'elle ne retombe dans l'Oblivion.
Bienvenue à Gefängnis, Lisbet.
Et elle avait juré que c'était la voix d'Aiden qui l'avait appelée, une dernière fois.
Bakhome
Gigolo du Prince Schön
Feuille de personnage ÂGE: 23 ans OCCUPATION : Garde du corps du Prince ADHÉSION : Pro-dirigeant
Sujet: Re: lisbet ∞ I need you more than I can take Jeu 7 Aoû - 20:30
Bienvenue
Ca valait le coup d'attendre, j'ai beaucoup aimé ta fiche!! Lisbet a un super rôle en plus. :3
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