FEAT. SCHÖNMême à l'époque où tu vivais dans le monde des Humains, tu n'as jamais vraiment aimé le matin. Maintenant, tu le détestes. Devoir te réveiller chaque matin dans ce monde de fou ne te gêne pas plus que ça, tu te rappelles encore lorsque tu venais d'arrivée ici. Tu pensais à chaque fois faire un cauchemar, un atroce cauchemar et tu te réveillais dans l'espoir de voir une chambre, un lit, le tiens, celui de l’hôpital même si tu l'avais détesté. N'importe quoi sauf cette jungle dans laquelle tu avais résidé pendant deux putains de mois. Cette époque est heureusement résolue, maintenant la seule chose qui te gêne à ton réveil c'est de devoir faire face à une bande d'énergumène plus chiant qu'autre chose. Ah non, tu ne penses pas spécialement aux Rafleurs, mais les gens, que ce soit les Natifs qui se croient un peu trop pour les boss, les Perdus qui essaient de gratter ton amitié parce que vous êtes des victimes de la vie, toi t'es une exception par contre je te jure, puis les Chimères ... En fait tu t'en fous des Chimères.
Enfin bref, t'aimes pas le matin.
Aujourd'hui, tu t'es réveillée tôt, trop tôt à ton gout. Pas que tu sois une larve qui reste au lit jusqu'à midi mais il était huit heure du matin et huit heure c'est tôt. T'avais décidé alors de prendre un truc à manger, un morceau de pain et une pomme pas mure. Ça commence bien,
putain de fruit de mes deux, murmures-tu rapidement avant de te diriger vers Close. Sortir en ville ne te ferais certainement pas de mal, puis à cette heure-ci il ne doit pas y avoir grand monde qui grouille. Ouais, surement, tu te mets cette idée en tête et accélère ton pas. Qu'est-ce que tu comptes faire là-bas ? En vrai t'en as aucune idée. Déjà, chercher des pommes
mures, pas que le morceau de pain soit mauvais mais il en faut plus pour remplir ton estomac de gladiateur. Gladiateur parce que tu déchires tout ta race.
Arrivant au marché, tu ne retiens pas un jurons pour exprimer ta joie à la vue de cette foule trop nombreuse pour neuf heure et quelques du matin. Putain les gens, ça vous arrive jamais de
dormir ? Non, je sais pas, à cette heure là vous devriez pioncer, prendre un petit-déjeuner. Tout ce que vous voulez mais pas traîner dehors, PAS ICI QUAND T'ES LA MERDE.
Soupir.
Intérieurement tu fais tout pour les maudire.
T'as qu'une seule envie, les faire souffrir.
Tu te retiens, allez, tu vas pas non plus en mourir.
Tu pars en quête de pommes, trop de monde, tu vois absolument rien. Les gens se bousculent avec légèreté dans la foule. Y'en a un, un peu trop chiant à ton gout qui te pousse violent. Enfoiré, connard. Sale enculé, va crevé. C'est quoi ce salopard ? Laissant libre court à ta colère, tu lui fous une droite. Tu avais oublié la foule qui vous entourait pendant ce court instant, les insultes fusent alors que tu réclames des excuses entre deux "Sale con". Les regards sont rivés sur toi, tu ne t'en rends compte que trop tard, tu fixes rapidement la foule d'un air bête. Oh putain qu'est-ce que tu peux être conne des fois, Cloud. Les gens t'observent comme un phénomène de foire. Ça ne fait qu'attiser ta colère. Non, Cloud, pense aux pommes, oui les pommes. Tu prends la fuite. Enfin, pas vraiment la fuite hein, t'es pas une lâche ou quoique ce soit, t'as des couilles comparé à cette autre enculé. Soupir. Tu arrives dans une ruelle à l'écart de tout ce monde, le silence. Oh doux silence, tu l'épouserais si il aurait une allégorie, une personnification ou une connerie dans le genre. Des bruits de pas viennent déranger ton rendez-vous galants avec ce fameux Silence.
Ignore-les, ignore-les. Tu songes brièvement à partir, Rentrez chez toi, quelque chose nom de Dieu. Tu demeures immobiles, la flemme envahissant tout ton être. Ok, les pas se rapprochent de toi, ok, pas de soucis cette personne qui que ce soit va passer juste devant toi, va t'ignorer comme tu le fais et-
Une fille ne devrait pas rester seule dans son coin d'un si bon matin, même si je l'avoue il aurait pu fait quand même un peu plus beau. TA GUEULE PUTAIN TA GUEULE.
Une pomme ? ... Une pomme. Tu lèves le regard et observe ce type qui te parle.
Gigolo. C'est le premier mot qui t'es venue à l'esprit quand tu l'as vu. Et non, on veut pas savoir pourquoi. Cillant, tu ne réponds même pas à sa question, en fait t'es en phase d'observation, donc pas la peine de vouloir une réponse.
Tu sais, c'est pas elle qui va te manger. Oh mon Dieu, en plus d’être un gigolo il est masochiste ce type. Un bon élément pour la communauté homosexuelle certes. Tu tiques, pense aux pommes, aux pommes ouais ....
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On se connait ? Tu le fusilles du regard, attrapant la pomme sans gene. Il te l'offre après tout, fallait pas t'en priver, surtout que te crevais la dalle.
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Les gigolos m'intéressent pas, désolée. Ou pas. Je savais pas que ça traînait dans le coin à cette heure-là. Sourire mauvais de ta part. Tu croques dans la pomme d'un air satisfait, c'est bon de faire chier son monde de bon matin, comme il le dit..